Sacré Journée

Suivre Spike ne lui avait pas paru une bonne idée, la prochaine fois il suivra son instint. Possédant sa fierté, cela lui avait fort déplu de se prendre une dérouillée de la part d'une tueuse vampire, même si, au vu de son âge, elle posséde une force immense. Le vampire avait bien fait de s'échapper de cet endroit, ça puait le guet-appen. Angel s'amuserait mieux seul et Valaria avait l'air de vouloir mettre les comptes à zero. Les rumeurs devaient lui courir sur le haricot, mais la connaissant, il y avait autre chose de plus intéressant à faire. Mettre tout à plat, être la personne qui révèle enfin la vérité, une place bien choisie pour manipuler les esprits. Spike n'était pas du genre à se faire avoir mais avec Valaria il fallait s'attendre à tout. Lestat adorait l'aventure, mais il n'était pas non plus suicidaire.

Détestant les égoûts, Lestat désirait prendre une douche. Il laissa tomber sa veste sur un fauteuil. Relâchant le moindre de ses muscles, il ressentit un profond dégoût pour l'odeur qui l'enveloppait. Imaginer une seconde l'eau couler le long de son corps était relaxant en soi. Ouvrant sa chemise, il dévoila sa peau nue, ses muscles formées par le sang vampirique et par les efforts qu'il infligeait à son corps. Défaisant sa ceinture, il défit son pantalon. La blancheur de sa nudité n'effrayait plus les jeunes femmes, elles aiment le reflet de la lumière, les veines à semi apparantes, comme elles les parcouraient du bout des doigts. Puis il ôta sa chemise. Les rideaux lourds au fenêtre le protégeait de la lumière et des regard indiscret. Il se glissa dans la douche, laissant l'eau glisser sur sa peau, ce liquide chaud l'envelopper, réchauffer la moindre parcelle de son corps... une sensation qu'aucun humain ne pourrait ressentir, lui, avait toujours son corps froid, ormi lorsqu'il se nourissait.

Lestat était en train de lire un livre, passionnant d'ailleurs, c'était un Charles Dikens, et il ne trouvait rien de meilleurs que de lire cet auteur en buvant un bon verre de cognac et en écoutant la musique de Let Zeppling. La sonnette qui retentit dans tout le loft le perturba quelque peu. Il était rare qu'il ait des visiteurs et encore plus à cette heure si incongrue. Que lui voulait-on? Il espérait que ça ne soit pas Spike, ce vampire était un peu ennuyeux en ce moment, toujours à ressasser sur Angélus, même si ça l'amusait beaucoup de voir à quel point le vampire décoloré était capable de s'asseoir sur sa fierté. Le vampire alla donc ouvrir.

Quoi qu'il en soit, Lestat ne s'attendait certainement pas à une livraison de nourriture à domicile. De ses yeux d'un gris perlé il dévisagea le jeune inconnu qui n'était pas dénué de toute beauté, en fait, il était plutôt plaisant aux yeux du vampire qui réussissait parfaitement à masquer sa faim au jeune humain. Et la question de savoir ce que fichait un humain à sa porte ne l'effleura même pas. Quelque soit ses raisons, elles étaient bonnes.

- Bonjour.

Lestat sourit en dévisageant le jeune homme du regard. Véritablement mignon. Hum... il eut envie de se lécher les canines mais ce genre de geste lui était interdit en présence d'un humain. En tout cas, pas devant sa porte, pas dans le couloir, pas en lui laissant la moindre chance de s'échapper. Le jour étalait ses rayons au dehors et il ne voulait pas y laisser ce cher petit humain tout dévouer à sa soif.

- Non pas du tout, j'étais en train de lire. Enchanté Peter, moi c'est Lestat Valois.

Le vampire regarda l'humain pivoter la tête, mais ne s'intéressa nullement au bâtiment derrière lui, mais plutôt à la veine bleu qui se tendait sur sa nuque, et transparaissait si délicatement. Un sourire vint à nouveau franchir ses lèvres. Au derrière de lui, la porte entrouverte laissait une vision bien étrange, un superbe appartement mais plongé dans la semi-obscurité. Mais cette vision était masqué par la silhouette massive du vampire.

- Quelle excellente idée. Je trouve cela d'une extrême courtoisie. Voulez-vous entrer un moment? Je pense avoir quelque chose à vous offrir à boire.

-Lestat ? Quel prénom peu courant, le bon côté c'est qu'il y a peu de risque qu'on l'oublie ! Alors que des Peter il y en a des centaines de milliers.

Il essayait de faire la conversation, mais son instinct de flic lui disait que quelque chose clochait. Le ton de l'homme, son attitude décontractée... Même pas un minimum de réticence face à un inconnu. Cependant, c'est lui qui avait fait le premier pas, il était venu se présenter, et comme M. Valois se montrait poli, il ne pouvait pas s'en aller comme ça...

-Euh, oui, avec plaisir, je vous suis.

Le jeune homme parut surpris par le nom du vampire, c'est vrai que ce nom était tombé en désuétude, encore heureux qu'il avait pris son faux nom et non celui du sieur Lioncourt, il aurait sans doute bien surpris son cher voisin. Mais pour un américain, il suffisait de dire qu'il était français, bien peu d'américain avaient mis un pied en France excepté dans leurs rêves, et encore moins pouvaient savoir que Lestat était un prénom qui avait été oublié depuis la prise de la Bastille. Cela étant dit, il y avait eu quelques personnes à reprendre ce prénom en Louisiane.

- Je suis d'origine française, cela explique sans doute que vous n'ayez jamais entendu ce prénom. Pourtant il y en a quelques uns en Louisiane. Mais Peter est un nom qui vous va comme un gant.

Il ajouta ces derniers mots avec un sourire chaleureux. Le vampire avait un don inné pour faire ressentir à ses interlocuteurs des sentiments qu'il ne ressentait pas. Louis l'avait détesté pour cela. Il n'aimait pas le fait que Lestat soit si prompt à masquer totalement ses sentiments, ses pensées, pire encore, à vous induire en erreur. Ainsi ce cher voisin ne pouvait deviner la soif qui parcourait le vampire et qui éveillait soudainement son intérêt pour cet humain, il ne pouvait voir qu'un étrange homme, un peu excentrique sur les bords, mais fondamentalement sympathique, pas vraiment de quoi avoir peur.

- Entrez donc, c'est petit chez moi mais cosy, du moins j'essaie de rendre ce loft agréable à vivre.

Se glissant à l'intérieur, il n'eut aucun besoin de vérifier si l'humain le suivait bel et bien, car il avait cette odeur si prégnante du sang frais sur lui, qui rendait sa position vérifiable par le vampire à chaque seconde. Après avoir fait quelques pas à l'intérieur, il pressa le bouton pour diffuser un peu plus de lumière puis il passa devant son meuble bar où il rangeait pas mal de bouteille d'alcool mais aussi quelques boisons non alcoolisées qui donnait parfaitement l'illusion qu'il était humain.

- Que désirez-vous boire?

[HJ: oups, désolée, je n'avais pas vu que tu avais répondu]

Un français... Ça expliquait pas mal de chose, un américain n'aurait pas ouvert si facilement sa porte à un inconnu. Peter acquiesça d'un signe de tête pour faire comprendre que cette explication le satisfaisait. Le sourire de son interlocuteur apaisa son inquiétude. Non, il se faisait des films, il n'avait rien à craindre de cet homme.
Peter suivit l'homme lorsqu'il lui dit d'entrer. Bien que Lestat ait augmenté la lumière, cela restait un peu sombre au goût de Peter... Mais vu que la nuit venait de tomber, cela restait mieux éclairé que la rue.

- Eh bien... une bière si vous avez. Je ne supporte pas trop les autres alcools.

Ne supporte pas d’autres alcools… hum. Le vampire passa du côté cuisine avec un léger sourire aux lèvres. Il avait une soif qui le dévorait. Une soif que connait chaque vampire. Celle qui ronge tes veines, celle qui te dévore de l’intérieur, celle qui peut te pousser à commettre les pires actes. Une soif sans fin et sans limite. Une soif que le vampire connaissait bien. Il pouvait jouer avec, aller jusqu’au bout des limites de ses soifs, mais pas ce soir, pas cette nuit. Il avait une proie à sa portée. Et tout ce qu’il voulait, c’était jouer avec elle avant de la dévorer.

- Vous étiez où avant Sunnydale ?

Il se pencha devant le frigo et saisit une bière fraiche, puis une seconde. Se relevant, il se tourna en un mouvement rapide, presque effrayant pour le simple humain, mais il était trop tard, le piège venait de se refermer. Il tendit la bière en souriant.

*Le jeune homme reconnaissait la sympathie de son voisin. Il l'avait accueillit avec gentillesse. Losrque celui ci alla chercher les bières, il regarda l'interieur. Mais Lestat était rapide et très vite, il revint avec les boissons.*

- Détroit. L'insécurité personnifiée.

*L'homme attrapa une bière, l'ouvrit et commenca à la boire en faisant la conversation.*

- On m'a dit beaucoup de bien de cette ville

Le vampire sourit. Détroit, insécurité ? Une véritable plaisanterie en comparaison de Sunnydale. Qui détient le record de mort suspecte et mystérieuse ? Sunnydale, surtout depuis la mort de la tueuse. Lestat avait du montrer patte blanche à la tueuse pour rester sur la bouche de l’enfer mais une fois la tueuse morte, rien ne l’empêchait de déguster son petit voisin sans aucun remord. Enfin libre d’être aussi sauvage et cruel qu’il lui chantait… absolument parfait. Le vampire n’ouvrit pas sa bière, comme la plupart des vampires il préférait goûter à l’alcool dans le sang de sa victime. Mais le contact froid du verre lui plaisait. Autant que de regarder la gorge de sa victime s’agiter de soubresaut à chaque gorgée.

- Sunnydale a l’avantage d’être une petite ville.

Il sourit, s’approchant si doucement et tellement silencieusement que son cher voisin ne pourrait rien remarqué. Cette nuque dénudé… cette veine qui apparaissait à chaque nouvelle gorgée… ce sang qu’il sentait… ces battements de cœur qu’il entendait…

- Tout le monde se retrouve au même endroit pour diner ou pour danser, forcément ça rapproche.

- J'imagine. A Detroit, on évite d'ouvrir la porte pour Halloween. On ne sait jamais...

*Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais n'en pensait pas moins. Il continuait de siroter tranquillement sa bière.*

- Quant à inviter un inconnu chez soi, j'en parle meme pas...

Une gorgée de plus, la veine saillante, puis disparaissant sous les plis de la peau, le vampire se mordit la lèvre supérieure. L’observer boire était aussi séduisant pour lui qu’un humain observant une femme se dénudant. Si cela pouvait être un supplice, oh combien ce supplice était délicieux.

- A ce point ? Je serais incapable de vivre dans une telle ville alors.

Qui croirait cela ? Lestat n’était pas le genre de vampire à avoir peur… non, il serait plutôt le monstre sur le seuil, à frapper à la porte un jour d’Halloween, son visage de vampire révéler au grand jour, un sourire immonde aux lèvres, et une soif dévorante dans les veines.

- Vous pourrez constater qu’ici, on est vraiment tranquille.

Ou pas…